Il n’a que 8 ans lorsque naissent, sur le papier, ses premiers dessins. Des portraits. Quelques années plus tard, ses parents lui reconnaissent des « mains en or ». Elles rejoignent l’équipe d’un fabricant de chaussures vendéen, où, en tant que maquettiste, il explore durant des années le champ de la créativité. Dans un atelier taillé sur mesure, il perfectionne encore et encore son expertise et imagine déjà, derrière chaque semelle, une silhouette, un caractère, une sensibilité…
Mais l’activité, passionnante, exige une grande précision, et une observation quotidienne des détails. Sébastien doit se rendre à l’évidence : sa vue baisse. Il a besoin de lunettes.
Elle sera en padouk, bois massif rouge orangé. Malheureusement le bonheur de l’ouvrage accompli avec beaucoup de soin est aussi intense qu’éphémère… :
« Un jour de printemps, je me rends à un repas de famille. Dans ma voiture, j’ai avec moi ma paire de lunettes. Je la montre à un cousin, qui l’essaie avec enthousiasme. Mais son visage n’est pas le même que le mien : la monture casse. A cet instant seulement, je comprends qu’une paire de lunettes doit être beaucoup plus solide qu’on voudrait bien l’imaginer ».
Cette anecdote compte beaucoup dans la suite du parcours de Sébastien.
La question du visage, notamment, sert de terreau de réflexion pour mettre au point des charnières au style inédit.
« Quand j’ai commencé à travailler sur cette charnière, pour le réglage temporal, je pensais que cela existait déjà : c’était évident, pour moi, mais j’ai vu l’étonnement dans le regard des opticiens ».
Amoureux des pièces bien manufacturées, il se lance à la recherche de LA paire de lunettes de ses rêves… Et finit par décider de créer sa propre monture.
Source : www.sebastiengeslin.com